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Historique du mouvement guide

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Avant la fin du 19e siècle, l'homme s'était peu intéressé à la jeunesse. C'est

en effet à cette époque seulement que les questions d'éducation vont susciter

chez lui un véritable intérêt. Contrairement de par le passé, l'enfant devient

alors une sorte de produit précieux quel 'on doit respecter en prenant garde

d'en développer toutes les facultés. Au début du XXe siècle, le développement industriel

et urbain, particulièrement en Angleterre, rend les conditions de vie

pénibles, voir malsaines. L'essor de la science, outre ses conséquences heureuses,

rend l’enseignement doctrinaire, livresque: on est loin des méthodes

actives préconisées aujourd'hui. Il fallait trouver un remède pour remédier à

cette situation.

 

C'est à ce moment que le sport va prendre une extension considérable

et redonner aux gens le goût de la vie en plein air et leur faire sentir

le besoin d'une vie physique plus saine. Certaines personnes plus engagées que

d'autres vont utiliser à des fins éducatives les loisirs de la jeunesse: des

associations juvéniles se forment (club de gymnastique, YMCAe, etc ... ) Dans cet

esprit, le Scoutisme est avant tout une méthode d'éducation qui deviendra avec

le temps un mouvement de jeunesse, une véritable organisation internationale plus

unie que bien d'autres. Le mouvement a en effet conquis en quelques années une

grande majorité de la jeunesse anglaise et pris par la suite une ampleur mondiale.

On sait combien nombreuses sont les tentatives de réformes éducatives qui n'ont pas

dépassé le stade expérimental. Le succès universel du Scoutisme est sans aucun

doute conséquence de la personnalité exceptionnelle de son fondateur: Lord Robert

Baden-Powell of Gillwell, dont la vie fait encore partie du patrimoine spirituel du mouvement.

 

Il n'avait rien d'un éducateur professionnel, d'un savant, non plus d'un théoricien.

C'est un homme qui grâce à son esprit créateur, son enthousiasme, son

sens inné de l'humour, son goût de la nature et sa vaste expérience d'officier

colonial, particulièrement durant la guerre des Boers (1899) décida d'appliquer

les méthodes utilisées pour entraîner ses jeunes soldats (Eclaireurs) en temps

de guerre, à la formation des jeunes en temps de paix. C'est ainsi qu'il a su

créer un mouvement d'éducation de la jeunesse non pas qui remplace l'éducation

scolaire ou familiale, mais qui se veut complémentaire, basé sur la confiance

dans les jeunes, des principes sains, un mouvement porteur de paix dans le monde

et créateur d'une immense chaîne d'amitié internationale.

 

Officiellement, c'est le camp de Brownsea, près de l’île de Wight, du 25 juillet 

au 9 août 1907, qui marque le début du mouvement scout en Angleterre et dans le

monde. Entre 1909 et 1914, le scoutisme pénètre dans bon nombre de pays étrangers.

Les rencontres organisées par Baden-Powell entre éclaireurs de différents

pays, favorisent la dissémination du scoutisme. Le 29 juillet 1920, lors du premier

jamboree à l 'Olympia de Londres, 27 nations sont représentées. Baden-Powell

est proclamé chef-scout mondial et on assiste à la création du Bureau International

du Scoutisme Mondial. Lors du 2le anniversaire du mouvement, Georges V en accepte

le patronage en autorisant les membres de sa famille à en porter l'uniforme. A

cette époque, Baden-Powell est anobli: il prend le nom de Lord Baden-Powell of

Gilwell. Gilwell est la propriété qu'il a reçue pour en faire le centre du scoutisme

mondial en même temps que 1 'école de formation des chefs.

 

Au premier rallye des Eclaireurs au Crystal Palace (1909), on voyait défiler dans

les rangs quelques petites bonnes femmes qui n'hésitèrent pas à s'identifier comme

étant des « Girl Scouts ». Ce petit groupe tenace de jeunes anglaises qui portaient

l'uniforme quasi exact de leurs frères scouts, l'ardeur visible qui les animait, ne

purent empêcher Baden-Powell d'entrevoir l'application de la méthode de formation

scoute aux filles. Cette méthode essentiellement active pouvait d'ailleurs très

bien être adaptée à elles. Baden-Powell va charger sa soeur Agnès d'organiser ce

mouvement parallèle. Au nom de « Girl Scouts » que le premier petit groupe s'était

donné. Baden-Powell va substituer celui de « Girl Guides » dont la traduction française

est « Guides » ou « Eclaireuses ». « Guide » laissait suggérer une idée d'aventure,

de responsabilité.

 

Déjà le développement phénoménal du scoutisme masculin de jour en jour concentrait

tous les efforts des dirigeants et il fut impossible au début de donner une véritable

organisation à cette nouvelle branche du mouvement. De sorte que durant les

deux ou trois premières années, les « Girl Guides » vivotèrent quelque peu.

En 1912, Baden-Powell épousait Miss Olave St-Clair Soames qui devient sa collaboratrice

et décide en 1916 de se consacrer au Guidisme. Elle est alors nommée

commissaire du comté de Sussex en Angleterre et commissaire générale dans le courant

de la même année. Elle va se charger du recrutement de responsables adultes.

En l'espace de quatre (4) ans, le nombre de commissaires va passer de 160 à 3,000.

En 1918, elle deviendra Chef-Guide de Grande-Bretagne. Avant la première grande

guerre mondiale, en plus des mouvements masculins, on retrouvait des associations

féminines aux Etats-Unis, Canada, pays scandinaves et Europe occidentale.

 

Le programme des Eclaireuses est basé sur les mêmes principes que celui des

Eclaireurs: le développement de la personnalité par des activités sportives,

des aventures de plein air ainsi que le contact avec la nature, l'appel au

sentiment de l'honneur, le service d'autrui. Pour la première fois peut-être,

on semblait considérer le désir des filles de prendre part à cette vie d'aventure

réservée jusque là aux seuls garçons. Serait-ce là une première cellule 

de mouvement féministe? Comme les Eclaireurs, les Eclaireuses étaient organisées

en troupes ne dépassant pas trente-deux (32) membres de façon à pouvoir considérer

la personnalité de chaque individu. Chaque troupe comprend quatre (4) équipes

(patrouilles). Le chef d'équipe est habituellement choisi parmi les membres de

l'équipe dont il est responsable et sert d'intermédiaire entre ses membres et le

chef de troupe. L'uniforme est porté avec fierté et de plus permet d'effacer

toutes les différences sociales, le mouvement étant ouvert à tous sans distinction

de classe, de nationalité ou de croyance.

 

Guidisme mondial

En 1917, Lady Baden-Powell forme un comité international afin de faciliter le

travail des Guides dans les différents pays, de favoriser l'unité du mouvement

et d'en conserver les principes fondamentaux. Au cours d'une conférence qui se

déroule en Hongrie en 1928, on soulève la question de former une association

mondiale des Guides et des Eclaireuses. En 1930, Olave, Lady Baden-Powell, est

choisie chef-Guide mondial. L'association mondiale regroupe les organisations

nationales et un petit nombre d'unités internationales qui pour différentes raisons

ne peuvent être inclues dans aucune organisation nationale.

 

Une conférence mondiale a lieu tous les trois (3) ans dans un pays déterminé,

afin d'accueillir les nouveaux membres, de définir l'orientation du mouvement

qui, tout en conservant ses principes fondamentaux, doit tenir compte des besoins

de notre société moderne.

 

L'association coopère avec différents organismes mondiaux (UNESCO, UNICEF, FAO,

ILO) en supportant les campagnes organisées par ceux-ci. Le FAO (Organisation

des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture) décernait sa médaille

Cérès à Lady Baden-Powell pour l'année 1973.

 

Il existe actuellement un bureau mondial des Guides et des Eclaireuses à Londres

et quatre centres mondiaux. Notre chalet en Suisse, Sangram en Inde, Nuestra

Cabana au Mexique et Olave House à Londres. En 1975, l'Association mondiale

comptait quatre-vingt-quatorze (94) organisations. 

 

Guidisme canadien - québécois.

Dès 1910, le guidisme s'implantait un peu.partout au Canada. La première compagnie

véritablement organisée fait son apparition à Ste-Catherine, Ontario,

durant la même année. Au Québec, l'association montréalaise des Guides est

formée en 1920. Durant cette période, le guidisme s'étend en dehors de la

métropole (Québec, Sherbrooke, Kénogami), et en 1925, le Provincial Council est

formé.

 

En 1912, un quartier-général canadien s'établissait à Toronto. En 1917, le

Canadian Council of the Girl Guides Association était incorporé et, tout en

conservant son autonomie, maintenait des relations étroites avec la Girl Guides

Association de Grande-Bretagne.

 

Si l'on respecte intégralement la pensée du fondateur Baden-Powell, le guidisme

se doit d'être un mouvement « ouvert » c'est-à-dire accessible à toutes les jeunes,

sans distinction de langue, de couleur, de nationalité ou de « religion ». C'est

là une condition pour qu'un pays soit membre de l'Association Mondiale des Guides

et des Eclaireuses. Une fois cette exigence remplie, il peut exister des Associations

dites fermées qui s'adressent à des membres d'une même religion, d'une

même langue etc...

 

Dès 1928, le guidisme canadien comptait des membres canadiens-français. La religion

catholique ayant un impact considérable à cette époque fut le principal motif

entraînant la formation d'unités fermées catholiques. En 1931, la première

compagnie autonome de guides catholiques se forme à Toronto. Les compagnies

catholiques vont se multiplier et en 1938, les archevêques et les évêques déci- \

dent de les regrouper en formant la Fédération des Guides Catholiques de la Province

de Québec. En 1939, cette fédération s'affilie au Canadian Council of

Girl Guides Association. (Girl Guides of Canada - Guides du Canada). En 1940,

une loi adoptée par l'Assemblée législative de Québec, constituait en corporation

la Fédération des Guides Catholiques de la Province de Québec. Des compagnies

catholiques se sont crées en dehors du Québec. 1949 voit l'affiliation des

Guides Catholiques du diocèse d'Ottawa à la Fédération des Guides Catholiques de

la Province de Québec.

 

En 1961, la fédération cédait ses biens et insignes à l'Association des Guides

Catholiques du Canada (secteur français) fondée sous l’autorité de la commission

épiscopale de l’action catholique et de l’Apostolat laïc, mais conservait tous les

privilèges acquis en vertu de sa charte. En 1962, les guides catholiques du Canada

étaient affiliées aux Girl Guides du Canada. Le 23 octobre 1967, l’Association

Guide du Canada - Guides catholiques du Canada, recevait une charte fédérale la

constituant en corporation canadienne (compagnie privée sans but lucratif)

 

Donc, depuis l916, c’est l’Associctlion Nationale qui a dirigé officiellement

1e mouvement. La fédération québécoise avait cependant toujours conservé son

bureau exécutif et le 1er décembre 1976, elle décidait d'entrer à nouveau dans

la marche. Au lieu de Fédération des Guides catholiquesi de la Province de

Québec, le no111d e Fédération des Guides du Québec devient alors d'usage courant

compte tenu de l 'évolution de la société québécoise et de la tendance marquée du

peuple québécois à son autodétermination.

 

La fédération révise actuellement ses structures et ses objectifs. Sur le plan

national, les 1iens avec l'Association des Guides du Canada devront être reconsidérés

de même que la participation du Québec au niveau international devra a

son tour faire l 'objet d'une analyse. Présentement, la représentation québécoise

est partagée entre l 'Association des Guides Catholiques du Canada et la

Girl Guides of Canada.

 

L'avenir du guidisme

Face au monde en constante évolution, quel est l'avenir du guidisme?

Sans rompre avec les principes de Baden-Powell, il devra s'efforcer de tenir

compte des bouleversements de la société contemporaine. Une fille de 15 ans

est aujourd'hui en moyenne plus mûre, plus avertie; les valeurs ont changé.

Il faut donc une relance du guidisme. C'est une adaptation nécessaire pour sa

survie.

___________

BIBLIOGRAPHIE

Association Mondiale des Guides et Eclaireuses, 20e Rapport, juin 1972 - Décembre 1974

Fédération des Guides Catholiques de la Province de Québec, Statuts et règlement, édition 1950

Guides Catholiques du Canada, Face au vent, 1962

Dimension internationale du Guidisme 1974

Hartley Elizabeth, Olave Baden-Powell, The World Association of Girl Guides and

Girl Scouts, 1975

Lord Baden-Powell, Le livre des Eclaireuses, Delachaux et Niestlé, 1946

Guides Catholiques du Canada, Un peu d'histoire, 1972

Van Effenterre Henri, Histoire du Scoutisme, Presses universitaires de France, 1961

Wade, E.-K.,

Basics, World Association of Girl Guides and Girl Scouts, 1915

Story of the four World Centres, The World Association of

Girl Guides and Girl Scouts, h

Baden-Powell, Ed. Spes, 1932

Documentation fournie par la Girl Guides of Canada

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